Accessibilité numérique et inclusion

L’accessibilité numérique a pour objectif de favoriser l’inclusion numérique et permettre une diffusion universelle des informations contenues sur Internet.

 « L’accessibilité numérique est la mise à la disposition de tous les individus, quel que soit leur matériel ou logiciel, leur infrastructure réseau, leur langue maternelle, leur culture, leur localisation géographique, ou leurs aptitudes physiques ou mentales, des ressources numériques ».

Source : https://fr.wikipedia.org/

Dans le cadre de la lutte contre la discrimination, les politiques et la législation européennes ont reconnu l’accessibilité numérique comme une obligation citoyenne depuis 2005.

Malheureusement il ne suffit pas de disposer d’un accès illimité aux infrastructures appropriées ou les connaissances nécessaires à l’utilisation des outils numériques pour profiter de la puissance de ces outils.

En France 42 % de la population vit avec une forme de handicap. Dans 80% des cas, ce handicap est invisible, qu’il s’agisse de maladies chroniques et/ou invalidantes, de troubles sensoriels, psychiques ou cognitifs.

La technologie accessible à tous les individus est un véritable enjeu social, elle se traduit par :

  • L’égalité d’accès et d’usage pour tous ;
  • Une source d’opportunités et de progrès ;
  • Une meilleure inclusion sociale et économique ;

De plus l’accessibilité numérique favorise l’insertion professionnelle et améliore l’autonomie.

Quels sont les enjeux pour les entreprises ?

Accessibilité numérique et inclusion, pourquoi tester ?Au-delà des enjeux économiques, les entreprises ont tout à y gagner ! Car l’accès pour tous aux ressources numériques se traduit par :

  • Une meilleure fidélisation : L’inclusion numérique améliore l’expérience utilisateur pour tous les individus ;
  • L’élargissement de l’audience : Un site accessible permet de cibler un plus grand nombre d’utilisateurs ;
  • L’augmentation du taux d’engagement : Une image de marque inclusive vient renforcer une démarche engagée en matière de RSE, ce qui contribue à votre réputation ;
  • La prévention des risques juridiques : Avec pour conséquence la perte d’opportunités commerciales et des sanctions pénales ayant jusqu’à 20 000€ par an et par site web.

Bienvenue au monde des acronymes

Lorsque vous partez à la découverte de l’accessibilité numérique et ses enjeux, il faudra d’abord se familiariser avec les acronymes qui jalonnent le parcours de l’accessibilité. Sous peine de se perdre dans les sigles, nous allons parcourir, sans s’y attarder, les plus importants :

Normes internationales d’accessibilité numérique

Créé en 1994 le World Wide Web Consortium (ou W3C) veille à améliorer l’expérience web accessible pour tous. Il cherche à vaincre les obstacles qui empêchent une expérience de navigation optimisée à un contenu ou un service. Cet organisme de standardisation à but non lucratif développe des standards internationaux pour le web par le biais de recommandations des normes techniques.

En résumé, il relève les critères qu’un site doit respecter pour être accessible. C’est ce qu’on appelle les Web Content Accessibility Guidelines (WCAG), appliqués en France par le RGAA (Référentiel général d’Amélioration de l’Accessibilité).

Ce référentiel a été imaginé autour de 4 principes fondamentaux :

  • Perceptible : Les utilisateurs doivent être capables de distinguer les informations communiquées quel que soit le handicap de la personne qui utilise le site web sans perte d’information.
  • Utilisable : Pour assurer l’interaction entre les composants de l’interface et les utilisateurs quel que soit leurs capacités.
  • Compréhensible : Ceci concerne les données et les actions proposées par l’interface.
  • Robuste : Les technologies d’accès aux contenus doivent être correctement structurées et se maintenir à jour.

À leur tour, chacun de ces 4 principes se décompose en une douzaine de règles, ou critères de succès, auxquelles on applique 3 niveaux d’accessibilité :

  • Simple A (A) : niveau correct d’accessibilité ;
  • Double A (AA) : bon niveau d’accessibilité ;
  • Triple A (AAA) : inclut la notion de confort, ce qui est très difficile à atteindre.

À titre indicatif, dans l’Union Européenne, le niveau légal attendu est le double A (AA).

Web Accessibility in Mind

WebAIM (Web Accessibility In Mind) est le site de référence mondiale en termes d’accessibilité. Sa dernière publication dévoile un constat pour le moins inquiétant. Après évaluation d’environ 1 million des sites les plus visités dans le monde, il s’avère que 96,8% des pages d’accueil ne respectent pas les critères défendus par les WCAG.

Les erreurs le plus fréquemment constatées sont :

  • Un contraste faible ;
  • Des boutons vides ;
  • L’absence de langue dans les documents ;
  • Des questionnaires sans label ;
  • Un texte alternatif manquant pour les images ;
  • Des liens vides.

Et pour finir, un dernier acronyme pour la route : A noter que lorsqu’on parle d’accessibilité web, le terme technique international utilisé pour s’en référer est «A11y ». Ce vocable est une contraction qui correspond à la première et dernière lettre du mot « accessibility » en anglais.

Quand effectuer les tests d’accessibilité ?

Personne ne met en doute le principe « Tester tôt » : plus tôt on teste dans un projet, plus tôt les défauts seront détectés et corrigés. Ainsi l’impact sera moindre sur le projet et le coût aussi.

Il en est de même pour les tests d’accessibilité. Évaluer l’accessibilité dès le début du projet et au fur et à mesure que les composants sont développés et intégrés permet d’identifier plus rapidement, et efficacement les problèmes liés à l’accessibilité.

Le coût de l’accessibilité a un impact moindre sur le prix de revient d’un site web (de l’ordre de 5% à 10%). Or, comme expliqué au début de l’article, les avantages qui en découlent sont nombreux. Parmi elles, une augmentation de l’audience cible et donc du nombre d’utilisateurs d’un site.

Cependant, l’esthétique d’un site web peut se voir compromise lorsqu’il s’agit de respecter les choix graphiques. Pourtant il est possible de trouver un équilibre pour répondre à un plus grand nombre d’utilisateurs. Par exemple en donnant à ses utilisateurs le choix du contraste avec un mode clair et un sombre.

En ce qui concerne le référencement naturel, il faut savoir que Google pénalise les défauts d’accessibilité (notamment la hiérarchie du contenu, le texte alternatif, la transcription des contenus, les erreurs de sémantique HTML, etc.)

Tester l’accessibilité d’un site web

Pour s’assurer du respect des normes citées ci-dessus, et donc l’accessibilité d’un site web, il faudra effectuer des tests fonctionnels. Au-delà des tests unitaires à réaliser lors du développement des sites web, le design et l’expérience utilisateur ont leur mot à dire. Les outils mis à disposition des testeurs fonctionnels pour effectuer ces travaux sont nombreux. Afin de faciliter vos recherches, nous avons inventorié une liste non exhaustive à la fin de cet article.

Si vous souhaitez vérifier efficacement l’accessibilité de votre site web voici quelques tests simples à réaliser :

  1. Accès direct à un contenu précis : Les liens d’évitements

Les liens d’évitement permettent à l’utilisateur d’accéder directement à une zone de contenu. Ces raccourcis, utilisés lors de la navigation web au clavier, se reconnaissent généralement par l’intitulé des liens : « Aller au menu », « Aller au contenu », « Aller à la recherche », « Retour en haut de page » …

  1. Visibilité du contenu : L’agrandissement du texte (Zoom 200%)

L’agrandissement de la taille du texte s’adresse aux personnes seniors, malvoyantes et/ou déficientes visuelles. Le test est réussi si lorsqu’on augmente la taille du texte fois 200%, le texte reste lisible (sans superposition ni perte d’information).

  1. Navigation au clavier : Vérifier les pièges

Lors de la navigation sur une page web à l’aide du clavier seul, toutes les fonctionnalités disponibles avec la souri doivent rester accessibles.

  1. Adapter les contenus en mouvement : dans le cas d’un carrousel ou d’une vidéo

Il est possible de rendre accessible un contenu en mouvement ou clignotant. Plusieurs solutions se présentent au moment de la conception du site. La plus simple consiste à prévoir un bouton qui permettrait de mettre sur pause et relancer le carrousel ou la vidéo à la demande.

  1. Les Messages d’erreurs : Lors de la saisie de texte dans un formulaire

Dans un formulaire, par exemple. Lorsqu’après la saisie d’un champ, un message d’erreur apparaît après l’envoi d’un formulaire, il faut indiquer les raisons.

  1. La visibilité du focus

Lors de la navigation au clavier, tous les éléments interactifs doivent être visuellement mis en avant lors de la prise de focus. Parmi ces éléments : les liens, les boutons et les champs des formulaires ;

  1. Le Ratio de contraste

Il faut s’assurer que le contraste de couleur entre les éléments du premier plan, comme le texte, et son arrière-plan est suffisant pour que le texte soit lu correctement.

  1. Les formulaires de saisie ou Placeholder

Le placeholder est un attribut qui permet d’afficher du texte par défaut à l’intérieur de certains champs de formulaire.

Accessibilité numérique et inclusion : À retenir

Le constat est simple. Depuis quelques années, le niveau de maturité des organisations quant aux projets de tests régression, confirmation, acceptation et bout en bout, est évident.

Or les approches métier expérimentent un renouveau qui s’amplifie en parallèle de l’essor des nouvelles technologies. Les sites du E-commerce offrent un exemple clair de ce changement vers une expérience client réussie. Une meilleure interaction avec les utilisateurs se traduit par des besoins de test plus impératifs.

L’accessibilité numérique entre en jeu et est capable de mesurer l’impact client. Une adaptation cohérente aux besoins de n’importe quel type de consommateur diminue le risque des pertes de marché.

À l’échelle mondiale, l’OMS a identifié en 2020 et dans le monde, plus de 500 millions de personnes de tous âges, en situation de handicap concernées par l’accessibilité numérique sur une population de plus d’un milliard de personnes handicapées.

En France on compte 9,6 millions, soit 14% de la population. À ces cibles potentielles vient s’ajouter la population sénior (plus de 65 ans), qui correspond à 21% de la population française. Pour créer une stratégie digitale gagnante, la création et gestion de n’importe quel site web doivent prendre en compte cette réalité. Sous peine de se priver de ces 10% de visiteurs potentiels supplémentaires.

Au regard de l’impact client, l’accessibilité est l’un des premiers types de test à répondre à cette nouvelle problématique. D’un point de vue projet :

  • Le responsable applicatif doit inclure cette mesure qualitative dans ses exigences non fonctionnelles.
  • Le consultant qualité Logicielle ne peut plus s’exonérer d’enrichir son catalogue de compétences par cette approche et type de test qu’est l’accessibilité. Cette dernière n’est plus une option dans la politique de test et la stratégie de test des applications.

En définitive, l’accessibilité numérique est l’affaire de tous et doit être placée au cœur de vos stratégies digitales, marketing et vente.

Allez plus loin dans l’innovation et les nouveaux types de test à mettre en avant ici.

Liens utiles :

Site gouvernemental RGAA : https://accessibilite.numerique.gouv.fr/

Site officiel du World Wide Web Consortium : https://www.w3.org/

Liste d’outils pour vérifier l’accessibilité de votre site :
https://graphiste.com/blog/outils-test-accessibilite-site-internet/
https://www.codeur.com/blog/outils-accessibilite-site/
https://wave.webaim.org/

Extension pour Chrome et Edge pour détecter les problèmes liés à l’accessibilité : https://accessibilityinsights.io/

Page de démo avec problèmes d’accessibilité : https://microsoftedge.github.io/Demos/devtools-a11y-testing/

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