Numérique et écologie : Et si la Qualité Logicielle devenait un incontournable dans votre stratégie RSE ?

Image avec une personne qui travaille sur un ordinateur avec une plante à côté. Le message est que nous pouvons réduire l’impact écologique avec des gestes simples comme mieux concevoir les logiciels permettent de consommer moins d’énergie, moins de bande passante, et moins de temps machine.Soyons honnêtes, difficile de prétendre que le numérique et l’écologie font bon ménage.

Selon une étude de l’ADEME et l’Arcep, le secteur numérique représente environ 2,5 % de l’empreinte carbone de la France. Et ce chiffre pourrait doubler d’ici 2030 si rien n’est fait.

Mais tout n’est pas noir. Nous pouvons réduire l’impact écologique en s’attaquant à la source. Des gestes simples comme mieux concevoir les logiciels permettent de consommer moins d’énergie, moins de bande passante, et moins de temps machine.

La Qualité Logicielle, partie intégrante d’un projet informatique, contribue à la livraison de logiciels moins énergivores et plus durables.

Alors pourquoi ne pas intégrer la qualité logicielle dans votre stratégie RSE ?

Moins de bugs, plus de sobriété, plus d’économies

Des ordinateurs entassés dans une déchetterie. Le message est qu'en concevant des applications capables de fonctionner sur des équipements plus anciens on évite leur remplacement prématuré et la production de nouveaux équipements très coûteux en ressources naturelles.On l’oublie souvent, mais corriger un bug coûte cher en énergie, en temps et en infrastructure. À l’échelle d’un SI, cela représente des heures de machines, des livraisons, des tests supplémentaires… un surcoût à la fois financier et écologique.

La qualité logicielle ne se limite pas à livrer un produit conforme aux attentes d’un client, elle contribue minimiser les déchets numériques et donc son empreinte écologique. Un code propre, bien documenté, testé et réfléchi consommera toujours moins qu’un patch livré à la va-vite et des correctifs à gogo.

En définitive : Moins de bugs = moins de corrections = moins de consommation = plus d’économies

Évaluer l’empreinte écologique d’un logiciel, c’est possible

Au-delà de garantir l’aspect fonctionnel ou accessible d’une application, les entreprises doivent se poser une autre question : Quel est le coût environnemental de mon logiciel ?

Car un logiciel ne pollue pas uniquement lorsqu’il fonctionne. Il laisse une empreinte environnementale à chaque étape de son cycle de vie : au moment de son développement, dans la phase de test, lors de la livraison et la maintenance.

Il existe des critères à prendre en compte dans une démarche d’écoconception logicielle, parmi lesquels :

  • Le poids des pages et le volume des données échangées,
  • Le temps de calcul et la consommation CPU/RAM,
  • La durée de vie du logiciel et la fréquence des mises à jour,
  • La compatibilité avec les équipements anciens.

Ces indicateurs sont de plus en plus intégrés dans des référentiels comme le GR491 de l’INR (Institut du Numérique Responsable). Des outils comme GreenIT Analysis  ou EcoCode (plugin open source) permettent de mesurer la sobriété numérique d’une application.

Le poids des pages et volume des données échangées

Chaque octet transféré consomme de l’énergie. Serveurs, data centers, infrastructures réseau, terminaux des utilisateurs : toute la chaîne est concernée.

Des pages web trop lourdes (images non compressées, scripts inutiles, vidéos en autoplay…) allongent les temps de chargement, dégradent l’expérience utilisateur et augmentent inutilement la consommation d’énergie.

Réduire le poids des pages, contribue à améliorer les performances et l’expérience utilisateur, soulager les serveurs et les réseaux tout en limitant la consommation électrique globale.

Le temps de calcul et la consommation CPU/RAM

Un logiciel mal optimisé peut transformer une tâche banale en gouffre énergétique. Sollicitations excessives du processeur (CPU), surcharge de mémoire vive (RAM), surchauffe des appareils… avec à la clé une usure prématurée du matériel et une consommation électrique accrue.

En repensant les algorithmes, en supprimant les traitements inutiles et en allégeant les animations, il est possible de réduire drastiquement les besoins en ressources, tant côté client que côté serveur.

La durée de vie du logiciel et la fréquence des mises à jour

Un logiciel complexe, mal conçu, devient vite obsolète. De plus, chaque mise à jour engendre une consommation de ressources.

Espacer les mises à jour permet de réduire la consommation de ressources liée au développement, aux tests, aux déploiements et aux téléchargements, et d’allonger la durée de vie du produit, tout en évitant une obsolescence logicielle ou matérielle prématurée.

La compatibilité avec les équipements anciens : lutter contre l’obsolescence matérielle

Un logiciel qui exige des composants toujours plus puissants pousse les utilisateurs à renouveler leurs équipements. C’est le mécanisme bien connu de l’obsolescence programmée, grand générateur de déchets électroniques.

En concevant des applications capables de fonctionner sur des équipements plus anciens (navigateur d’il y a 5 ans, ordinateur à configuration moyenne…), on évite leur remplacement prématuré et la production de nouveaux équipements très coûteux en ressources naturelles.

L’open source et l’agilité pour un numérique responsable

Un téléphone portable avec un symbole écologique. Message : Les méthodes agiles favorisent une approche itérative et centrée sur la valeur, qui réduit les développements superflus et permet de concevoir des campagnes de test plus ciblées et durables, dès les premières phases du projet.La sobriété numérique passe aussi par les choix techniques et méthodologiques.

Les outils open source (comme Selenium, Playwright, JMeter, etc.) sont souvent plus légers, modulaires et interopérables que leurs équivalents propriétaires. Cela permet de construire des chaînes de test plus sobres, tout en restant efficaces.

Quant aux méthodes agiles, elles favorisent une approche itérative et centrée sur la valeur.  En se focalisant sur l’essentiel, elle réduit les développements superflus et permet de concevoir des campagnes de test plus ciblées et durables, dès les premières phases du projet.

Rôle de la qualité logicielle dans la transition numérique

Nous sommes convaincus que la qualité logicielle joue un rôle sous-estimé pour accélérer la transition vers un numérique plus durable :

  • Mieux tester, c’est moins gaspiller : les pratiques de tests continus, d’automatisation ciblée, de validation précoce limitent les itérations, stabilisent les livraisons, et réduisent l’empreinte carbone des projets.
  • Livrer mieux, c’est consommer moins : une application bien pensée et bien conçue nécessite moins de ressources à chaque utilisation.
  • Penser qualité dès le départ pour économiser : selon le modèle de Boehm, corriger une erreur en production coûte 30 à 100 fois plus que de la détecter en conception. En termes financiers… mais aussi écologiques.

Et si vos pratiques de test devenaient aussi un geste pour l’environnement ?

Pour aller plus loin

Voici quelques ressources fiables sur le sujet :

Rapport ADEME/Arcep : « Pour un numérique soutenable » (2023)

INR – Institut du Numérique Responsable

GreenIT.fr – Référentiel de bonnes pratiques d’écoconception